Le Chien-Loup de Saarloos et des tests génétiques
La Myélopathie Dégénérative
Qu’est-ce que c’est ?
Il s’agit d’une maladie héréditaire rare le plus souvent diagnostiquée chez le berger Allemand, ou le Welsh Corgi Pembroke âgés de 8 à 10 ans, parfois même plus tard.
Elle est due à une dégénérescence des structures de la moelle épinière (axones et gaine de myéline) responsables de la conduite des impulsions nerveuses essentiellement dans la région thoracolombaire. Cette détérioration se traduit par une perte de coordination progressive de l’arrière train, accompagnée d’une faiblesse croissante ainsi qu’une incontinence.
Symptômes
La maladie évolue lentement et l’on peut, de prime abord, la confondre avec une dysplasie de la hanche. Au départ on constate une faiblesse et un manque de coordination de l’arrière train. Souvent un côté est plus affecté que l’autre et le chien traîne une patte puis les 2. L’état ne semble pas être douloureux, mais le fait de traîner les pattes entraîne une usure des ongles qui peut causer des problèmes infectieux. Pour éviter cela on peut lier les pattes ensembles et toujours observer une bonne hygiène des pattes.
Ces signes cliniques s’aggravent jusqu’à ce que le chien devienne incapable de marcher, habituellement de plusieurs mois à un an après que les premiers symptômes aient été constatés. Au stade final, les organes vitaux sont eux aussi affectés.
Transmission
Héréditaire suivant un mode autosomique récessif. Cela veut dire qu’un individu peut être libre de cette affection, affecté par cette maladie ou porteur-sain de cette maladie. Les individus porteurs de cette mutation peuvent transmettre le problème sans révéler aucun symptômes pour eux-mêmes.
Traitement
Il n’existe pas de traitement satisfaisant. Cependant, certains pensent qu’un traitement associant une stimulation des muscles de l’arrière-train par l’exercice, et une administration par voie orale d’acides aminocaproïques ou d’huile d’onagre peuvent retarder l’évolution des signes. Mais aucune étude n’a permis de le démontrer.
Dépistage
Le gène responsable de cette affection a été identifié en juillet 2008. Il existe donc un test de dépistage réalisable dans un laboratoire hollandais (envoi d’un échantillon de sang). Il vaut 60€, et les résultats vous sont communiqués sous une vingtaine de jours.
Résultat
– Un animal peut-être libre (non porteur): il a donc 2 allèles sains. En élevage, cet animal ne sera jamais malade. Il ne transmettra pas le problème au sein de la race.
– Un animal peut être porteur-sain : il a 1 seul allèle défectueux . Il ne sera jamais malade mais en élevage, il transmettra cet allèle défectueux à un certain nombre de ses descendants..
– Un animal peut-être malade (génétiquement, même s’il n’a pas encore développé les signes de la maladie) : il a 2 allèles défectueux. Si on l’utilise en élevage, tous ses descendants recevront 1 allèle défectueux.
Conséquences en élevage
– L’accouplement de 2 chiens libres (non-porteurs) produit 100% de chiens normaux qui ne développeront pas la maladie et ne transmettront pas la copie de l’allèle défectueux responsable de la maladie.
– L’accouplement d’un chien libre (normal) et d’un chien porteur-sain produit 50% de chiens normaux et 50% de chiens porteurs-sains. Aucun ne développera la maladie mais ce type de mariage continue de propager la copie de l’allèle défectueux, car les chiots porteurs sains transmettront leur allèle défectueux.
– L’accouplement de deux chiens porteurs-sains produit :
* 25% de chiens normaux qui ne développeront pas la maladie ni ne transmettront l’anomalie.
* 50% de chiens porteurs-sains qui ne développeront pas la maladie mais transmettront l’allèle anormal.
* 25% de chiens qui développeront la maladie.
– L’accouplement d’un chien normal avec un chien malade (du point de vue génétique) produit 100% de chiens porteurs-sains qui ne seront pas malades mais qui continueront de transmettre l’allèle défectueux.
– L’accouplement d’un chien porteur-sain avec un individu malade produit :
* 50% de chiens porteurs-sains qui ne développeront pas la maladie mais transmettront leur allèle défectueux.
* 50% de chiens qui développeront la maladie.
– L’accouplement de 2 chiens malades (même s’ils n’ont pas encore développé des signes de la maladie) produit 100% de chiens qui développeront la maladie.
Remarques importantes
pour la myélopathie dégénérative du Saarloos comme pour toutes les maladies autosomiques récessives, le statut de chaque parent a de l’importance (non lié au sexe dans le cas présent).
Il est très fortement déconseillé de mettre à la reproduction un chien malade mais par contre, il est possible de faire reproduire un porteur-sain , à la condition expresse de le marier à un chien normal (libre). Tous leurs chiots devront être testés, car 50% d’entre eux porteront l’allèle défectueux.
Pour cette race à faible effectif qu’est le Saarloos, il ne faut pas écarter les porteurs-sains afin de conserver la richesse génétique de la race( sous peine d’extinction de celle-ci ).
Le Nanisme Hypophysaire
Qu’est ce que c’est?
Il s’agit d’une affection rare que l’on peut observer chez le Berger Allemand et le chien d’ours de Karélie. Elle est provoquée par une sécrétion inadaptée de l’hormone de croissance et entraîne un retard de croissance appelé nanisme hypophysaire ou nanisme « harmonieux ».
Symptômes
Les chiots atteints semblent normaux à la naissance, le retard de croissance n’est visible qu’après quelques semaines de vie. Cette affection se manifeste par un crétinisme, une persistance des dents de lait et du manteau fin de chiot, une atrophie testiculaire et des anomalies du cycle de la femelle, et parfois une persistance du canal artériel et un mégaoesophage. Elle peut être diagnostiquée par un dosage de l’hormone de croissance. L’espérance de vie d’un individu atteint varie de 3 à 8 ans en moyenne.
Traitement
Il n’existe aucun traitement de cette affection sans risque. Il est possible de supplémenter en hormones de croissance ou de stimuler la production d’hormones, mais il peut y avoir des effets secondaires fâcheux.
Transmission
Elle est héréditaire, suivant un mode autosomal récessif. Plus clairement : un individu atteint , au vu de ses affections, ne pourra évidemment pas reproduire. Les individus porteurs de la maladie ne se déterminent pas à l’oeil nu, ils n’ont aucun symptôme, ce sont des chiens en bonne santé. Il ne faut pas accoupler deux individus porteurs entre eux, des cas de chiots atteints (50%) peuvent être observés dans ces portées. Par contre, il est possible de reproduire un individu porteur et un individu sain sans risque de voir naître des chiots atteints dans ces portées.
On en déduit donc qu’il est important de faire dépister au moins l’un des deux individus du futur couple.
Dépistage
Le dépistage de cette affection peut se faire en Hollande pour 100€ (envoi d’un échantillon sanguin).


L’Atrophie Progressive de la Rétine (APR)
Qu’est ce que c’est ?
L’atrophie progressive de la rétine ou APR (en anglais PRA) est une affection héréditaire qui se manifeste plus ou moins précocement selon les races concernées (entre deux et cinq ans environ).
Symptômes
La maladie se manifeste d’abord par une perte de la vision nocturne. L’œil apparaît dilaté et semble plus brillant. Une cataracte (opacification du cristallin) peut également se développer en parallèle, donnant une coloration blanchâtre à la pupille.
Diagnostic
Le diagnostic se fait par un examen du fond de l’œil à l’aide d’un ophtalmoscope, sur chien non anesthésié. La confirmation nécessite la réalisation d’un électrorétinogramme. Cet examen permet de tester directement le bon fonctionnement de la rétine en mesurant son activité électrique.
Les résultats de ces examens sont :
* chien actuellement indemne (PRA-0)
* chien malade (ATTEINT)
Ces examens sont à renouveler au moins tous les 2 ans.
Traitement
Il n’existe aucun traitement. L’animal atteint perd progressivement la vue jusqu’à la cécité complète. Le chien ne souffre pas, il compense par ses autres sens.